Tout le monde peut-il devenir pilote de chasse ?
© 2014-2015 par
Antoine CONQUI,
Aytekin OZTURK et
Alexis GENUY
Les effets de l'altitude
Altitude
Au fur et à mesure qu'on monte en altitude, l'air contient de moins en moins d'oxygène parce que la pression de l’air diminue. Les proportions des différents composants de l'atmosphère (azote, dioxyde de carbone, oxygène, etc.) ne changent pas ou peu. L'air contient toujours 21 % d'oxygène.
Quand la pression est plus faible, un même volume d'air contient moins de molécules, il y a donc moins d'oxygène (mais aussi moins d'azote, moins de dioxyde de carbone...).
Cela change au-dessus de 85 km d'altitude, mais les avions ne volent pas aussi haut. Les avions de chasse peuvent monter jusqu'à 65 000 pieds ce qui correspond à 20 000 mètres (certains avions montent plus haut).
La température et l'hygrométrie* diminuent aussi.
Plus l'avion monte en altitude, plus le pilote rencontre des difficultés dans des domaines différents. Il n'y a aucun problème pour les avions de ligne mais en revanche la cabine des avions de chasse n'est pas assez pressurisée* pour éviter les effets de l'altitude. L'apport en oxygène peut être insuffisant pour le pilote d'où la nécessité d'un masque à oxygène.
Hypoxie
L'hypoxie est l'un des premiers soucis des effets de pression. Les premiers symptômes interviennent vers 3500 mètres d'altitude. L'organisme s'habitue au changement atmosphérique de l'air. Le corps du pilote tente de s'adapter au manque d'oxygène. Le débit cardiaque augmente pour apporter plus de globules rouges au sang et ainsi approvisionner correctement les organes.
La fréquence cardiaque et le nombre de globules rouges augmentent et la fréquence respiratoire s'accélère.
Le terme d'hypoxie est abordé quand la quantité d'oxygène apportée n'est plus suffisante pour le bon fonctionnement des organes. Cela reste encore aujourd'hui l'origine d'accidents en aviation.
La résistance à l'hypoxie varie d'un individu à l'autre. Différents facteurs font diminuer la tolérance à l'hypoxie comme la fatigue, le froid, le stress...
L'hypoxie se manifeste par des troubles de la vue (rétrécissement du champ visuel, mauvaise vision des couleurs ect...) et neuro-psychiques*. Le phénomène d'hypoxie d'altitude a des conséquences sur le coeur, l'audition, le pilote ressent des sensations de puissance, il ne fait plus attention à ce qu'il fait et commet des actes désordonnés, cela peut aller jusqu'à la perte de connaissance.
L'hypoxie peut entraîner une hyperventilation, c'est à dire une montée brutale et longue de la fréquence respiratoire, un essoufflement causant des nausées, vertiges et pertes de conscience .
Effets de pression
Comme nous l'avons vu précédemment, la pression atmosphérique diminue avec l'altitude. Le volume des gaz augmentent. Lors de forte montée de l'avion, le pilote peut être atteint du mal de décompression ou maladie des caissons, l'azote présente naturellement dans le sang se dilate. Cet accident de décompression peut provoquer des bulles et induire des blocages localisés de la circulation sanguine ou gêner les articulations et même engendrer des malaises. La plupart du temps ce sont des arthralgies (picotements).
Les changements de pression peuvent occasionner aussi des barotraumatismes. Les tissus et espaces contenant de l'air dans l'organisme se dilatent. Le pilote peut subir une otite lors de la montée en altitude : son tympan peut boucher le fond de l'oreille et provoquer une dépression douloureuse. Ce phénomène se passe aussi lorsque les sinus sont bouchés. Les caries sont également gênantes et les intestins peuvent engendrer des ballonements et maux de ventre.
Humidité
Les pilotes ne doivent pas oublier de bien s'hydrater avant un départ. Le taux d'humidité qui diminue avec l'altitude peut occasionner une déshydratation et des douleurs musculaires après le vol.
Définitions
*hygrométrie: quantité de vapeur d'eau contenue dans l'air (définition: Larousse)
*cabine pressurisée: la préssurisation est la technique permettant de maintenir une pression satisfaisante pour l'organisme humain à l'intérieur de la cabine d'un avion volant à haute altitude, de l'habitacle d'un vaisseau spatial, d'une enceinte hermétique, etc.
*troubles neuro-psychiques: troubles provoqués par un mauvais fonctionnement du cerveau (ex: troubles de la personnalité, difficultés à gérer ses émotions, à se concentrer)